Un établissement public pour les ouvrages olympiques

Les Jeux Olympiques et Paralympiques sont le plus grand événement planétaire, avec 10500 athlètes olympiques, concourant dans 32 sports, 329 épreuves et 4400 athlètes paralympiques concourant dans 22 sports, 549 épreuves soit l’équivalent de 48 championnats du monde tenus simultanément, 25 000 journalistes, 13 millions de billets vendus… Et plus de 4 milliards de téléspectateurs…

Deux structures pour un évènement extraordinaire

Pour organiser les Jeux, et suivant ainsi les préconisations du CIO, la France s’est dotée de deux structures : 

  • D’un côté, le Comité d’organisation des Jeux, Paris 2024 qui a en charge l’événement en lui-même : l’organisation des compétitions, la diffusion des images, l’accueil des spectateurs, la relation aux sponsors, la cérémonie d’ouverture, etc… Paris 2024 est une association, présidée par Tony Estanguet, et dotée d’un budget de 4,397 Mds€.
  • De l’autre, la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques, SOLIDEO, qui a en charge de construire ou rénover tous les équipements pérennes nécessaires pour Paris 2024. C’est un établissement public national, présidé par Anne Hidalgo, Maire de Paris.

Pour schématiser, la SOLIDEO construit le théâtre pour Paris 2024 qui y installe ses décors et y joue sa pièce. 

 

Un programme riche et ambitieux

Créée en 2017, la SOLIDEO veille à la réalisation et à la livraison des ouvrages olympiques et des opérations d’aménagement pérennes, nécessaires à l’organisation des Jeux de Paris 2024. A ce titre, elle garantit le respect des délais impartis, d’un budget défini et d’un héritage ambitieux. 

A la fois financeur, aménageur, et superviseur, elle poursuit un programme de 70 ouvrages de nature très variée : des sites de compétition, des sites d’entrainement mais aussi des équipements et des espaces publics ou encore des aménagements routiers. L’aménagement de la ZAC du Village des Athlètes et de la ZAC du Cluster des Médias font partie des réalisations les plus emblématiques dont elle assure la maitrise d’ouvrage directe. 

Imaginés et conçus pour accueillir sportifs et parasportifs, les ouvrages seront reconvertis dès 2025 pour être laissés en héritage aux habitants, aux usagers et aux territoires. Si pour certains la transformation sera légère, pour d’autres elle nécessitera des travaux de réversibilité conséquents, tous d’ores et déjà anticipés et planifiés. 

La SOLIDEO a ainsi un programme de 70 ouvrages à construire et à rénover pour un coût total des projets de 4,5Mds€. Par comparaison, c’est environ la moitié du programme de construction de Londres 2012 ou le tiers de celui de Tokyo 2020. En effet, la France, dans la candidature, a mis en avant l’existence de nombreux équipements qu’il suffisait de remettre à niveau, garantissant la sobriété matérielle et financière de cette XXXIIIème olympiade. 

Le budget de la SOLIDEO

 

Des délais tenus

des délais tenus

 

Quatre ambitions appliquées à l’ensemble des ouvrages olympiques

En résonance avec l’objectif de Paris 2024 d’organiser des Jeux sobres, durables et inclusifs, la réalisation des ouvrages olympiques s’articule autour de quatre grandes ambitions portées et impulsées par la SOLIDEO : 

  • Innovation et technologie : placer les nouvelles technologies au service de toutes les ambitions pour construire une ville responsable, à l’écoute de ses usagers ;
  • Excellence environnementale : réaliser les premiers Jeux alignés sur les accords de Paris sur le climat, avec 6 ans d’avance
  • Emploi et économie locale : faire en sorte que les Jeux bénéficient à toutes et à tous 
  • Accessibilité universelle : prendre en compte les besoins de l’ensemble des personnes et notamment celles en situation de handicap ou ayant des déficiences. 

Ces quatre ambitions se sont transformées en de véritables engagements, rythmant la conduite de tous les projets, avant de devenir peu à peu des réalisations concrètes. Elles ont été suivies au quotidien par les équipes de la SOLIDEO, au travers de sa mission de supervision de l’ensemble des ouvrages. 

 

Une organisation singulière de la maîtrise d’ouvrage

La grande singularité du dossier français est l’organisation de sa maîtrise d’ouvrage. Là où les Anglais s’appuyaient sur un maitre d’ouvrage unique pour l’ensemble de son programme, l’Olympic Delivery Authority, la France s’appuie sur 31 maîtres d'ouvrage différents, collectivités comme la Ville de Paris, la Région Ile-de-France ou le Département de Seine Saint Denis, grands gestionnaires de réseaux (RTE, DIRIF, …), entreprises parapubliques ou privées (VIPARIS, promoteurs, SEM Plaine Commune Développement…) et la SOLIDEO elle-même naturellement. Ce principe fort repose sur une double volonté :

  • Le maitre d’ouvrage des travaux sera généralement le gestionnaire futur ce qui limite les risques d’éléphants blancs, souvent reprochés dans les autres olympiades.
  • Tous les acteurs du territoire, étant maitres d’ouvrage d’un morceau du projet, sont pleinement participants à la préparation des Jeux dès leur attribution en septembre 2017. Dit autrement, aucune collectivité n’est que simple spectatrice d’une dynamique qui irrigue son territoire.

Dans ce dispositif, et outre la coordination générale des différents maitres d’ouvrage, la SOLIDEO devait, quoi qu’il advienne, garantir la bonne livraison de l’intégralité du programme, c’est-à-dire avec des ouvrages conformes aux besoins de PARIS 2024, dans les délais fixés par lui et dans les enveloppes budgétaires allouées. La SOLIDEO a donc été amenée à inventer un dispositif inédit de pilotage de 31 maitres d’ouvrages publics et privés, de plein exercice (et non par délégation de la SOLIDEO) et dans le respect de leur autonomie.

 

Des ouvrages, vitrines du savoir-faire français

La France a une longue tradition d’excellence dans tous les domaines liés à la Ville et au développement urbain. Elle possède des leaders mondiaux dans la construction, la gestion urbaine, la météorologie urbaine, des architectes renommés dans le monde entier dont trois Prix Pritzker… Ainsi, les ouvrages olympiques, et singulièrement le Village des Athlètes, le Centre Aquatique Olympique et l’Adidas Arena, se devaient d’être des vitrines du savoir-faire français, d’une certaine approche européenne de penser la Ville, différenciante des approches déployées dans les derniers méga-événements urbains : les Jeux de Tokyo et de Pékin, l’Exposition Universelle de Dubaï, et ce alors même que le programme de construction est plus nettement plus réduit. 

Devant un événement mondial, la tentation existe de construire des prototypes extraordinaires mais non reproductibles. La SOLIDEO a joué différemment. Elle a refusé toute approche holistique de l’avenir de la Ville et a préféré apporter, à travers les ouvrages, des réponses urbaines cohérentes et systémiques, préfiguratrices des 20 prochaines années, au regard de quelques grands enjeux transverses bien choisis. Elle a également revendiqué une logique de valorisation de l’expertise française, d’innovation avec un objectif de passage à l’échelle d’innovations matures et de diffusion des retours d’expérience. 

Si, avec 70 ouvrages pérennes, l’héritage matériel des Jeux Olympiques et Paralympiques est conséquent, l’héritage immatériel l’est encore plus. La France a réussi à livrer tous ces ouvrages dans les temps et dans les budgets. C’est la première fois qu’un pays organisateur tient cette double contrainte. Et la France fit bien plus, conformément aux ambitions fixées en 2018, les ouvrages olympiques constituent une réelle vitrine de l’excellence française dans l’art de bâtir au XXIème siècle.